Ma fille, s’exerçant au piano, m’a fait écouter une mélodie de sa trouvaille. Joyeuse, elle m’a dit : « Papa, je l’ai inventée en faisant des fautes ! ».
Voici une phrase que l’on n’entend, hélas, guère prononcée par nos élèves…
Ce n’est pas d’abord leur responsabilité : notre système éducatif dévalorise assez systématiquement l’erreur, comme étant ce qu’il faut éviter à tout prix. Mais l’erreur a sa positivité quand elle permet d’apprendre, comme le savent les pédagogues.
Dès lors, comment donner sa place à l’erreur dans nos classes ? Comment faire accepter l’erreur comme la marque d’une pensée à la recherche d’elle-même ?
Voici un petit exercice qui, je crois, permet de donner toute sa place à l’erreur : le remue-méninge créatif pour trouver des formules ou des « slogans » philosophiques : après avoir dûment analysé un extrait de Rousseau, j’ai demandé aux élèves de mettre à l’épreuve leur compréhension du texte en proposant, pour chacune de ses parties, des slogans de synthèse.
Ce remue-méninge collectif a vite montré que la manière la plus efficace pour trouver de bonnes formules était de faire feu de tout bois. Souvent en effet, c’est une proposition d’abord insuffisante (une « erreur ») qui ouvre la voie vers une bonne formule. Dans une telle activité, il est efficace et libérateur d’encourager les erreurs, — qui sont autant de points d’appuis pour élaborer des réponses pertinentes.
Voici les propositions élaborées durant cette séance.
Je suis tout à fait d’accord. Mais à condition que comme vous l’avez dit, elle permette d’apprendre. D’ailleur, l’erreur est humaine! Néanmoins, elle ne doit pas être une habitude!
L’habitude que nous essayons de prendre ici, c’est d’oser l’erreur… pour la dépasser, en effet.
Merci ! L’erreur est saine et permet de créer des étapes dans l’apprentissage. Les élèves restent trop souvent focalisés sur la note et la nécessité de faire « bien » immédiatement.
Alors oui, en effet, la question de la note joue un rôle (largement néfaste je pense), dans cette affaire !
En effet, la note est souvent la représentation du nombre d’erreurs faites par l’apprenant.
Une situation plus juste serai de représenter l’attitude de l’élève face à une erreur 🙂
Ainsi on ne jugerai pas du « niveau » de l’apprenant à un instant t et dans un contexte c, mais plutôt de sa faculté à identifier les potentielles erreurs et à adapter sa démarche intellectuelle en fonction.
Expérience sublime ! L’erreur est souvent mal évaluée à l’école. Et la sérendipité est source de découvertes ! Bravo pour votre exercice qui est génial ! J’aurais aimé avoir un professeur comme vous en étant plus jeune :). Au delà de l’expérience sur un texte, cette technique peut aussi être utilisée avec tout objet de communication. Votre cours par exemple, cela permet d’avoir le feedback de ce qu’on a exprimé, puisque c’est reformulé par d’autres.
Merci pour cette technique, que je pourrai utiliser dans ma vie professionnelle, même si elle est loin de l’école !
Cordialement
Heureux d’avoir éveillé votre intérêt. Merci pour votre message.
Serait il possible de reprendre quelques éléments de votre billet, sur mon blog, afin d’illustrer ce mode intéressant de pédagogie. Je ferais référence à votre billet, évidemment. Mon blog est celui ci : zeboute.wordpress.com . Merci d’avance.
Bonjour, merci beaucoup pour votre demande. Je vous donne mon accord bien volontiers et suis très heureux de contribuer ainsi à votre travail. N’hésitez pas à me communiquer le lien de votre billet.
Bonjour,
Vous trouverez le lien de mon billet, sur votre approche pédagogique :
http://zeboute.wordpress.com/2013/04/17/pouvoir-se-tromper-bug-ecole-pedagogie/
cordialement